Le Cardinal Dubois |
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Comme chaque région de France, le Limousin a vu naître des femmes et des hommes promis à un destin illustre. A
travers les siècles, il est toujours légitime d'éprouver de la reconnaissance à l'égard de ces personnages.
L'abbé Dubois est au nombre de ceux-ci. Fils d'un modeste médecin apothicaire briviste, il a atteint les plus hautes
fonctions du royaume réservées pourtant aux familles nobles comptant plusieurs quartiers de noblesse. Ayant choisi
l'habit ecclésiastique, son ascension dans la hiérarchie de l'Eglise le conduit au cardinalat.
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Parmi les charges qu'il occupera, figure la prévôté
d'Arnac de 1698 à sa mort en 1723. |
Guillaume Dubois choisit la carrière ecclésiastique en recevant les ordres mineurs en 1669.
La famille Dubois très liée aux Pompadour, obtient pour le nouvel abbé une bourse d'étude au collège St Michel ou
Chanac Pompadour, aujourd'hui Louis le Grand, rue de Bièvre, à Paris. Jean III de Pompadour réserve chaque année
trois bourses pour les enfants les plus modestes du Limousin. Le jeune Dubois ne reverra jamais sa ville natale mais
pour lui, une carrière hors du commun commence. Il sera le précepteur du Duc de Chartres futur Duc d'Orléans,
régent, qui lui conservera toujours sa confiance. Lors de son accession au siège épiscopal de Cambrai, le régent offre
au nouvel archevêque son anneau épiscopal.
Malgré tous les griefs dont on l'accable, Dubois n'aura de cesse que le service du royaume. Européen avant l'heure, il assure plus d'un demi siècle de paix à nos frontières grâce à la Triple Alliance, puis la Quadruple Alliance. Avec deux siècles et demi d'avance, il démasque l'esprit conservateur de l'Angleterre, déjà peu favorable à l'union européenne. Négociateur patient et infatigable, il harcèle sans relâche Stanhope, émissaire de Georges I de Hanovre, pour obtenir la paix avec l'Angleterre. Alors que la négociation piétine, Dubois utilise un stratagème : il feint une rencontre fortuite avec le négociateur anglais alors que celui-ci rentre d'un dîner avec treize convives allemands au cours duquel ils ont bu soixante-dix bouteilles de vin et de nombreuses liqueurs fortes (!!). Perdu dans les vapeurs d'alcool, Stanhope livre le fond de ses pensées et Dubois parvient, après dix heures de négociation, à tourner le futur traité à son avantage. Beau joueur, Stanhope ne gardera pas rancune à l'abbé. |
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Plus tard, lors de pourparlers sur le sol anglais, il fera parvenir régulièrement à Georges I des truffes récoltées à
Brive. Très friand de ce mets délicat, le roi se montrera coopératif à l'égard de Dubois.
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Guillaume accumule les succès diplomatiques, ce qui lui vaut de nouveaux honneurs. Il
devient principal du collège Chanac Pompadour, puis archevêque de Cambrai. Cette
nouvelle charge l'oblige à accéder à la prêtrise. Mais il postule au cardinalat. Très lié avec
madame Tencin, une ex-none, il délègue son frère l'abbé Tencin à Rome pour négocier son
chapeau de cardinal. Après de nombreux palabres, Innocent XIII cède aux sollicitations
pressantes de l'abbé Tencin et l'archevêque de Cambrai reçoit le chapeau le 16 juillet
1721. |